La porte de Damas
Il est un peu difficile pour nous d'exprimer ce que nous pouvons ressentir en marchant dans la ville sainte (dont le nom veut assez ironiquement dire "vision de paix"!) entre Juifs Musulmans et Chretiens.
Pour nous il s'agit egalement de la fin d'un souci quotidien du "ou allons nous loger ?", de "comment aller a notre prochaine etape ?" mais aussi la fin des moments magiques a essayer d'expliquer dans des langues inconnues notre voyage ou nos vies (essayer d'expliquez en arabe ce qu'est SciencesPo ou une orthophoniste...). Nous retrouvons nos parents demain pour un tour en Terre Sainte.
D'ores et deja nous pouvons dire que ce pelerinage nous a beaucoup apporte et que ni l'un ni l'autre ne regrettons de nous etre lances dans cette aventure. Certains moments ont bien entendu ete plus difficiles, notamment lorsque nous n'avions aucun plans de moyen terme, arrives a 10h du soir dans une grande ville et le seul logement potentiel qui vient de tomber a l'eau... etre porte dans le sens du vent dans lequel la Providence se cache parfois, pour peu qu'on sache s'y abandonner... Cependant nous avons observe qu'elle etait la meme dans les plus grands moments de "deche"... une solution est toujours sortie de nulle part pour nous sortir de nos mauvais pas ou nous redonner le sourire, l'optimisme et la confiance (je pense notamment a nos histoires de cartes bancaires refusees a Amman ou encore a Mustafa suite au vol de nos telephones).
Une relecture a chaud de notre voyage est cependant impossible et je crois que nous tirerons l'ensemble des fruits de ce Pelerinage de retour en France pour nos activites respectives de la "vraie vie" (a savoir medecine pour Pierre et recherche d'emploi pour Florent).
Mais ce recit serait incomplet si l'on ne vous parlait pas de notre experience israelienne. Elle commence a la frontiere du pont Allenby (reputee plus facile de passage), qui traverse ce qu'il reste du Jourdain, a savoir un mince filet d'eau d'un metre de large. Sitot la Jordanie passee, un premier controle avec pour guarde-frontieres principalement des jeunes femmes de 18 a 20 ans, en uniforme en lunette tres a la mode et des mitraillettes.... Nous connaissons egalement notre premiere alerte a la bombe dans le poste frontiere avec evacuation a la cle : une coreo-canadienne ayant oublie de declarer son portemonnaie plein de pieces de metal dans son sac !
Comme nous nous y attendions, notre passeport ne passe pas inapercu a la frontiere. Apres quelques questions d'usage (logement, nom, prenom, duree du sejour en Syrie et Liban, comment vous connaissez-vous...) nous remplissons un formulaire et patientons dans la zones pour personnes a problemes. Au bout de 20 minutes une charmante israelienne vient recuperer nos feuilles et demande a Florent de remplir la case telephone cellulaire avec son ancien numero d'il y a quatre mois... Une demi-heure plus tard, la meme charmante douaniere vient recuperer Florent pour un interrogatoire d'une petite demi-heure. L'ensemble du voyage y passe avec une emphase sur : les contacts avec l'Islam et les tentatives de proselytisme envers nous, les relations avec la police, ou nous logions (heureusement je n'ai pas eu a faire la liste des personnes croisees...) et le but du voyage. Suite a cet entretien tres "casual" Florent est relache. Contrairement a ce qui etait attendu, Pierre n'est meme pas interroge et nous traversons sans autres encombres la frontiere. Notre secret ? le charme irresistible de Florent et une invitation de l'ambassadeur de Grande-Bretagne a loger chez lui (comme quoi ces maudits gotons ont egalement du bon !). Sitot la frontiere passee, une pelouse verte et des palmiers nous attendent, en serieux contraste avec le desert jordanier !
Bien rapidement la ville trois fois sainte nous revele ses murs... la vue est tout simplement splendide : le dome du rocher se detache a l'est de la ville alors que partout se dressent des clochers.
Un check-point et un mur plus tard nous arrivons chez Christine, notre hote de Bethleem qui travail comme chef assistante sociale dans un hopital de Bethleem. Pour nous la decouverte du mur est assez fascinante tant dans l'idee et la conception de ce dernier qui fait des tours et des detours en territoire palestinien que de part les graffitis qui l'ornent cote palestinien. Malgre le manque d'Espoir il semble exister une joie de vivre de ce cote du mur que nous n'avons pas ressentie de l'autre cote.
Christine, travailleuse sociale au Bethleem Caritas Baby Hospital
La sortie du checkpoint nous cloue le bec...
Un chauffeur de taxi, premiere personne rencontree "de l'autre cote du mur", l'illustre ainsi: "on this side on the wall you must'nt be sad or sorry, be happy and speak to people".
Knock knock... Who's there?
Une "vision de paix "
But what is the wall doing ?!?!
Jerusalem est belle et grouillante de vie. Nous tentons d'amorcer le contact avec l'habitant mais celui ci se revele different que ce que nous connaissions jusque la. Des vendeurs dedaigneux ou de mauvaise humeur nous ecartent de leur devanture sous pretexte que l'on gene quand la rue est deserte... Mais le constraste est interessant: les Musulmans, les Chretiens et les Juifs en habits traditionnels se cotoient partout, surveilles etroitement par des militaires omnipresents, surtout en ce vendredi apres midi, confluent des chemins de croix, prieres musulmanes et debut de shabbat vers le mur des lamentations. Nous decouvrons cette ambiance unique avec notre ami Dan rencontre plus tot en Syrie, qui lui a passe presque 8 heures a la frontiere a se faire interroger...
Porte de Damas (Bis)
Souvenirs divers et originaux...
Pas de contact fort avec la communaute Juive pour le moment, mais nous avons pu voir combien elle est variee culturellement parlant. Des Etats Unis, d'Europe, d'Afrique et d'Orient, toutes leurs communautes se retrouvent peu a peu ici, rassemblees pas leur foi afin de contruire cette Terre Promise.
Les moyens pour cela sont varies et je m'abstiendrai de toute prise de position sur ce sujet delicat. On peut neammoins voir les differences de richesse flagrantes de part et d'autre du mur; la plupart des magasins Palestiniens ont d'ailleurs fait faillite ou sont fermes depusi la construction du mur. Les check points sont lourdement armes et les controles drastiques pour passer en zone Israelienne. Comme si les uns avaient une peur bleue (ciel) des autres.
Autre observation interessante: les colonies Israeliennes qui avancent au rythme des grues, grignotant lentement colline apres colline et tres vite protegees par Le Mur... une course au territoire assez hallucinnante.
Au loin, ce n#est pas une station balneaire, mais une "colonie" Juive...
Oui, nous sommes donc bien en Terre Sainte et peut etre un jour en Terre Paisible; nos parents arrivent et nous allons pouvoir profiter a present d'un repos bien merite!
Nous serons heureux de vous retrouver tous en France et nous te remercions pour ton assiduite, public!
Pierre et Florent
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