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vendredi 18 juin 2010

Syrie nos amours !

Apres un mois et demi en Turquie nous voila partis pour le monde arabe !

A nous la nouvelle langue, l'analphabétisme et les gouvernements foireux !
Notre arrivée en Syrie commence par une entourloupe : notre bus Antioche-Alep va en fait a Damas et nous lâche a 50km d'Alep... Bien évidemment nous avions fini l'ensemble de notre monnaie en Turquie : 1er stop en Syrie ! Cependant, le pays se ratrappera allègrement par la suite !
A Alep, après une rencontre impromptue avec un compositeur franco-armenien et un chanteur syrien, nous voici, pour ne pas trop changer, chez les fransiscains. Nous passons 2 jours à arpenter les rues de cette ville plurimillénaire et tombons amoureux de ses petites ruelles encaissées, de ses toits (sur lesquels nous faisons une courte promenade, nous perdons et finissons par redescendre dans un magasin à la plus grande surprise de son propriétaire !) et de ses bazars ou c'est vraiment le souk !

Le bazar dans toutes ses significations

Khan

Porte-marche a defaut porte sans clefs

Nouvelle et vieille ville

Devrait on en voler un ? ca peut toujours servir... le fameux savon d'Alep !

Une mosquee parmi tant d'autres... (comment ça on devient blasé des mosquées ?)
Deux ombres sous le soleil

Cour intérieure

Un champ de paraboles que le Christ n'aurait pas dénigré...


Promenade sur les toits...


Procession mariale pour la fin du mois de mai. J'ai rarement vu autant de monde aussi motivé pour une messe en semaine, 8 décembre a Lyon compris!


Le defile au pas des scouts musiciens, a la baguette !



Toute bonne chose ayant une fin nous repartons vers le sud en quête des villes mortes de Syrie (vieilles villes abandonnées vers le 14eme). Nous renouons dans ces ruines avec les rencontres improbables !
Alors que nous nous apprêtions a dormir sous les étoiles, 2 jeunes arrivent et commencent a discuter. Sur le coup de 22h, l'un d'entre eux, Suleimnan, prof d'arabe, nous propose de loger chez lui... a 15km d'ici. 1h plus tard nous voila a l'arriere de deux motos en direction de notre improbable logement.

Les prémices du desert...


La toilette du pélerin


Des chardons violets sur un ciel bleu


La vallée de la soif !


Al Bara, 0 ames, beaucoup de ruines


On cultive les pierres ici



Stargate...






Apres un tardif thé nous voilà sur le toit d'une maison pour la nuit. Le lendemain nous voilà embarqués dans un veritable jeu de piste pour le petit dej qui nous mène d'un premier thé dans la salle commune à un second dans les champs d'oliviers vers des ruines de villes mortes à un champ de cerisiers avant de terminer au sommet du Djebel Eyup, lieu mythique de résidence du prophète Job avant ses années de malheur. Il est à noter que sa maison, toujours intacte, était déjà construite afin de pouvoir servir de mosquée...
Puis nous rentrons chez Suleiman pour un déjeuner suivi d'un premier narguilé, suivi d'un second narguilé (un peu too much a la longue). Curieuse chose, les jeunes ne fument pas le narguilé devant leurs parents en signe de respect... Nous finissons par arriver a nous arracher de ce guets apens pour aller vers l'Est dans ce que nous appelerons "la quete du bédouin".


Back on the road again !


Motostop!



Adieu camarades

Durant les quelques jours qui suivent nous avons pour objectif de rencontrer des bedouins et avons donc décidé d'aller nous perdre dans le désert syrien. Notre 1ere étape est aux alentours du lac Assad (dénommé d'apres le bien aimé fondateur de la dynastie actuellement régnante, veut dire "le Lion").
Encore une fois la Providence nous guide plus ou moins directement (un stop, un café, un voisin et un coup de fil plus tard) vers Hassan chez qui nous logerons deux jours.


Baignade et détente


Miroir d'eau

Le fameux barrage !

Ayant vecu 8 années en France à faire un doctorat de lettres modernes il parle parfaitement francais. C'est un plaisir de discourir avec lui, de parler de la Syrie et d'évoquer la France qui nous manque parfois ! A l'issue de cette discussion nous nous félicitons d'être francais, pays de liberté, de culture, de démocratie et où l'indépendance d'esprit est possible. Vous l'aurez compris un des plus grands rêves d'Hassan est de vivre en France, pays dont il souhaite devenir citoyen. Il nous fait également découvrir le hood, sorte de luth syrien dont il joue à merveille.

Lors de notre première journée avec lui nous vivons notre premier contrôle d'identité. Nous nous sommes rendus louches en nous renseignant auprès de militaires pour le franchissement d'un barrage (considéré comme technologie sensible, immaginez que les francais volent à la Syrie la technologie du barrage !). Ce contrôle là sera fort restreint.
Cette formalité remplie nous voilà sur un pick-up en route vers le lac pour une baignade appréciée de tous !
Le soir nous sommes invités à parler de musique et de lettres autour d'un narguilé. La soirée avancant on nous propose une balade au bord du lac. En route, il fallait s'y attendre, barrage militaire. Avec eux les billets sont inutiles et bien vites rangés. La découverte de deux etrangers fait paniquer nos braves militaires qui prennent (surprenament) une initiative : la confiscation de la carte d'identité de Hassan. Après une dernière recommandation (ne pas divulguer de secret aux étrangers) nous repartons. 2ème contrôle dans la journée !
Le lendemain, comme prévu nous partons en quête de la carte d'identité de Hassan au poste militaire. Les étrangers sont rapidement exclus du poste militaire et n'ont plus qu'a attendre 45 min que l'interrogatoire de Hassan soit terminé. Au programme ? Ou vont-ils ? Que fais-tu avec eux ? Pourquoi ? Qui sont-ils ? Qui es-tu, que fais-tu ?...
Puis nous repartons vers le désert pour accomplir notre quête.


Un tatouage par enfant...

Notre première étape est une petite ville sur les bords de l'Euphrate : Mansourie. Dans ce village perdu nous sommes rapidement abordés pour un thé puis un logement chez la voisine (qui a moins peur de la police). Cette famille a une composition un brin particuliere : un mari au Qatar, trois femmes et onze enfants. Assez rapidement chacun a son rôle : Pierre amuse la galerie avec son unique tour de magie et un ou deux chants pendant que je m'improvise prof de francais pour une fille passant son bac dans deux jours et qui ne comprend rien... Assez rapidement une complicité s'installe entre les trois filles ainées et nos deux aventuriers. La mère me propose son ainée mais je n'ai pas les chameaux en cash pour l'acheter, qu'a cela ne tienne nous serons donc considérés comme des frères. Les voiles tombent (pour réapparaître sitôt que le frere ainé arrive) et nous passons un long moment a rire et jouer.

Trois jeunes souriantes


Florent et sa "promise" en train de lui mettre du henne sur les mains (toujours pas parti a ce jour!)

Nous avons également l'occasion de voir notre premier marché de bédouins... un vrai palmarès pour les cinq sens. On achète et on y vend de tout depuis le mouton jusqu'aux jouets made in China sous l'oeil attentif de la police des marchés !
Cependant il nous faut bien repartir sous le soleil pour continuer notre voyage et c'est encore avec émotion que nous quittons cette famille très (trop ?) accueillante.




Notre etape du soir est alors Rasafa, ville romaine abandonnée mais parfaitement conservée. Au soleil couchant nous nous promenons dans cette ville-forte passant d'une église à une basilique en imaginant les dédales de rues et les place de cette ville fantôme. Pour ne pas faire mentir l'hospitalite syrienne une famille de passage nous invite au thé et nous laisse de quoi faire un diner. Ce soir notre abri sera une basilique abandonnée.

Bédouin dans le desert... une quête quasi-achevee !





Notre hotel

Nous repartons au petit matin pour une traversee du desert est-syrien (il fait nettement moins chaud dans l'habitacle climatise du conducteur de camion que sur la route). Suite a une erreur de communication nous nous retrouvons trop loin par rapport a l'etape prevue. Suite a une idee geniale d'un habitant nous voici au poste de police... et suite a une incomprehension de la police quant a notre presence nous voici devant Mr le maire pour qu'il nous accorde un logement.

Les rois du desert

Bon courage

Arrives !... au milieu de nul part...

Mais vous allez vous arreter oui !

Bien que Mr le maire essaie de lui donner un air de conversation anodine nous voici partis pour un interrogatoire de trois heures. Votre itinéraire ? Vous pouvez faire un dessin (qui scanne sera envoye a Damas !) ? Que pensez-vous d'Israel ? de l'Irak ? Pourquoi n'etes vous pas en tour organise ? Avez-vous des activités en France, de la politique (autant dire qu'un engagement passager au centre a du lui faire très forte impression !) ? ... Au bout d'une heure cela devient surrealiste avec un appel au prefet en plus de l'ensemble de nos informations faxées a Damas.
Notre théorie est qu'ils paniquent sitot qu'ils voient un touriste hors des sentiers battus. Nous sommes suspects tout en devant etre protégés... Je dirais que deux informations contradictoires arrivent a leur esprit en nous voyant et cela donne une panique généralisée. Nous gagnons egalement un "ange gardien" jusqu'a notre depart. Comprenant que Mr le maire souhaite cependant que tout se passe bien, Pierre en profite pour passer discretement nos preferences culinaires... que nous retrouverons en arrivant dans notre logement. Afin de semer un peu plus le trouble nous décidons de nous separer. Notre ange gardien panique, appelle un collègue en moto (que nous attendons 30 min) qui accompagnera Pierre dans sa visite du village (10 min) pendant que je reste accompagné au logis.
Le soir nous avons l'honneur de diner chez Mr le maire (élu, ou plutot designé par le gouvernement au sein de la liste élue, avec une seule liste aux élections). Nous decouvrons des positions ... interessantes : il croit a la monogamie, mais c'est tout de meme normal d'avoir plusieurs petites amies a cote de sa femme. Par ailleurs nous ne pouvons nous empecher de jouer sur le registre dictature/liberte, paix entre les peuples/guerre, lorsqu'il nous soutient que la resistance irakienne est un bonne chose !

Au moment de quitter notre prison dorée nous avons la surprise de ne pas devoir dire au revoir au maire, de ne pas avoir de voiture de police en bas de chez nous pour nous emmener a Palmyre (il en avait ete question la veille)... bref d'etre laissés libres !

Palmyre



Florent le style


Pierre a l'imitation




Une epoque sans crise pour les btp !

craquage d'ouvrier







Palmyre nous révèle ses merveilles architecturales d'époque romaine.
In fine, apres un diner avec des francais croises sur place, et apres avoir perdu un homme semblant nous suivre nous partons vers les ruines pour dormir sous les etoiles. Des chiens aboient, une moto demarre... "tu as ta bombe lacrymo dans ta poche Pierre ?" "oui, je suis pret". Quand la moto s'arrete nous apercevons deux hommes dessus dont l'un tient une mitraillette. Pour la bombe lacrymo on repassera ! Il est impossible de dormir dans les ruines, nous n'essayons pas trop de negocier. Un the chez le gardien plus tard nous revoila au point de depart... dans les ruines avec l'autorisation de nous y coucher !

Le lendemain nous sommes reveillés par les premiers touristes...
Apres une fin de visite nous repartons a pres de 140km/h a l'arriere d'un pick-up (pour changer) vers Damas puis Beyrouth !

A bientot
Florent

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